J’ai été volontaire pendant un an au Centre franco-polonais Côtes d'Armor-Warmie et Mazurie à Olsztyn. C’est un centre culturel au coeur de la ville qui promeut la langue et la culture française et francophone. En tant que volontaire, j'étais chargée d’assister et d'aider mes collègues dans l'ensemble des manifestations dans nos locaux et en dehors : accueil du public francophone et francophile, communication et promotion sur les réseaux sociaux, cours de FLE, initiation à la langue française, animations pour les enfants, adolescents et adultes, activités culturelles créatives et ludiques, conversations, organisation de la bibliothèque et accueil des lecteurs, expositions dans la galerie, projections de films, rencontres littéraires, spectacles... J'ai pensé et participé à des projets et activités variés avec les partenaires locaux et de la coopération européenne.
Corps Européen de Solidarité
C'était un heureux hasard. En 2022, j’étais en mobilité d'étude, perdue au sujet de mon avenir professionnel et ma grand-mère d’origine polonaise venait de mourir. J’en ai parlé autour de moi et une camarade de classe allemande m’a conseillé de m'inscrire sur le site du Corps Européen de Solidarité, elle qui avait adoré son expérience de volontariat européen de six mois à Prague en République tchèque. J’ai complété mon profil avec elle et, quelques mois plus tard, j’ai reçu un mail : ma future structure d’accueil m'avait contactée via le site. J'étais aux anges ! J'ai répondu tout de suite.
J’attendais de vivre une nouvelle expérience professionnelle dans un cadre stimulant : travailler dans le secteur culturel, en plus d'être à l’étranger et de découvrir le pays d’origine d’une partie de ma famille.
Je me suis d’abord renseignée sur la ville et la région, sur ce qu’il y avait à faire et à voir. J’ai en parallèle contacté la volontaire précédente pour avoir un supplément d'informations sur le volontariat en lui-même. Puis, au plus proche de mon départ, j’ai lu un peu sur l’histoire de la Pologne et des polonais, et me suis mise à l’apprentissage de la langue sur Duolingo.
J’avais peur de ne pas m’entendre avec mes futurs colocataires et collègues, et aussi de m’ennuyer dans mon volontariat. J’avais malheureusement déjà vécu ces situations auparavant. Au final, les rencontrer a été la meilleure chose, et je me suis bien occupée. Nous avons vraiment vécu et travaillé ensemble en harmonie toute l’année.
Je me suis rapidement adaptée. Dès mon arrivée, j'ai participé aux événements de l'association ESN locale qui accueille et intègre les étudiants internationaux. J’étais sûre qu’ils seraient d’un grand soutien. Mes collègues et ma coordinatrice l’ont été aussi très vite en m’accompagnant merveilleusement bien (en français en plus pour trois d’entre elles!). Enfin, les polonais et français qui fréquentent régulièrement le centre franco-polonais m’ont tout de suite accueillie avec enthousiasme, invitée à sortir et fait découvrir plein de belles choses.
J’ai rencontré quelques difficultés. Il m'a fallu plusieurs mois pour prendre suffisamment confiance en moi pour parler polonais en dehors de mon organisation d'accueil. Il est aussi important de mentionner que la vie culturelle en dehors du travail était calme, voire très calme en hiver. C’est assez violent quand on a pas l’habitude. Je conseille de se satisfaire d’abord de ce que la ville a à offrir : la proximité avec des lacs, forêts, et quelques cafés très mignons où se réchauffer.
L’association de soutien a trouvé un logement très agréable, bien qu’un peu loin du centre. J’ai pu y emménager la veille de mon premier jour de volontariat, en colocation avec une collègue qui est maintenant une amie très chère.
À Olsztyn, tout se passe (ou presque) dans la vieille ville et aux alentours ! Si on habite un peu loin du centre, il est préférable d’avoir une voiture ou un vélo. La nuit et surtout en hiver, j’ai dû prendre le taxi de nombreuses fois. La journée, je me rendais facilement au travail ou à mes activités en tramway. La nature est au cœur de la ville et de la région et bien heureusement, il y aura toujours un bus, un tramway ou un train pour vous y emmener.
J’ai mangé de nombreuses fois des Pierogi (raviolis) au restaurant et ai même appris à les faire lors d’un cours de cuisine entre amies à Varsovie. C’est un incontournable en Pologne et il y en a pour tous les goûts ! Une de mes collègues cuisinait souvent des plats typiques au travail, pour elle et moi, comme les Placki (galettes de pommes de terre). La soupe est reine dans le pays. Il faut absolument se laisser tenter et goûter à la Zurek (une soupe aigre traditionnelle). Au niveau sucré, les pączki (beignets) sont incroyables. L’été, j’ai aussi goûté à quelques spécialités lors de festivals locaux ou au bord de la mer et des lacs, par exemple les fameuses zapiekanki (demi baguette au four recouverte de champignons, fromage.. et sauce).
À Olsztyn, la vieille ville est le principal lieu de sortie. Il n'est pas nécessaire d'aller bien loin pour profiter de bons restaurants, bars et cafés ! Je vous conseille d'abord le Vinyl bar, pour les plus grands groupes, il y a la brasserie Browar Marmia au bord de la rivière Łyna, sans oublier le House cafe et son ambiance cosy. J'aimais aussi me poser à Coffee station. Il y a plusieurs bonnes pizzerias comme Drewno i Ogień, Wiśniowy Piec... et une en dehors du centre-ville, approuvée par mes amis italiens : Piccola Bari.
Le budget pour le logement, le transport et la nourriture est pris en charge par l'organisation d'accueil. J'avais un budget de 700 zlotys (160 euros) par mois pour la nourriture, que je dépassais souvent en me payant des sorties au restaurant. Cependant, la vie est moins chère qu'en France. Les courses en Uber ne coûtent presque rien et cela vaut la peine de prendre le train pour visiter d'autres villes.
Cet été, le CPF a co-organisé une tournée à vélo de trois semaines en Varmie-Mazurie avec un cirque français breton et un théâtre de rue local polonais. Nous avons suivi la troupe avec une collègue et participé à la tournée autour des lacs : entre lancer de couteaux, jeux en français, baignades, spectacles, rencontres avec le public local, cuisine le soir autour du vélo-bar... ce fut l'un de mes meilleurs souvenirs dans la douce chaleur d'été.
Cette expérience de mobilité favorise l’insertion professionnelle, sans hésitation. Ce volontariat européen me donne maintenant la chance de pouvoir travailler dans le milieu culturel ou de l'engagement bénévole ; des domaines dans lequel je n’ai pas de formation initiale.
Oui. J’ai davantage confiance en moi et en mes capacités, j'ai moins peur de tenter des choses et d’être imparfaite. Le volontariat européen est une opportunité de penser, d’essayer et de réaliser un éventail de tâches et projets. C'est surtout l'occasion d'en découvrir un peu plus sur soi-même. Je suis infiniment reconnaissante d’avoir pu participé aux semaines de formations de volontaires à l’arrivée et à mi-parcours du Corps Européen de Solidarité. Ces rencontres ont été précieuses pour mon bien être et mon devenir.
La sérénité que j’y ai découvert. En un an, j'ai créé une routine idéale pour moi, tout en étant entourée de personnes merveilleuses, au travail comme à l'extérieur. Le tout dans un cadre rêvé. Le mois d'août en Pologne est incroyable, surtout dans cette voïvodie, la Varmie-Mazurie ou le Pays des lacs. Il y a aussi la liberté de choix et de projets en tant que volontaire, et la possibilité de se déplacer facilement en train dans ce joli pays.
Sans aucun doute, je repartirai à l'aventure. J’en ressors émerveillée. J’ai l'idée de repartir travailler quelque temps en Pologne dans une plus grande ville, mes anciennes collègues m’ont même soufflée l'idée de revenir travailler un jour à Olsztyn. J’espère également pouvoir profiter d’un PVT (visa vacances travail) avant mes 31 ans et continuer le volontariat dans un autre cadre et un autre pays. J'ai adoré ça !