Depuis le 23 janvier 2019, j’effectue un service civique au sein de l’Institut français d’Oujda, petite ville du Maroc. Ma principale mission est de soutenir des projets visant l’accès à la culture pour tous. Concrètement, cet objectif se divise en deux pôles que sont : la gestion d’évènements culturels (rédaction de conventions, coordination des acteurs, élaboration de fiches financières…) et la mise en place d’animations pour enfants et étudiants (traversée des écoles, organisation de ciné-débat…). Disposant d’une grande autonomie de travail, il m’arrive d’accéder à d’autres missions.
Titulaire d’une licence de science politique et actuellement en année de césure, je souhaitais acquérir une expérience professionnelle de qualité. La notoriété et le sérieux de l’Institut français me garantissaient une mission intéressante et enrichissante.
Le fait que ce service civique se passe à l’étranger constitua une motivation supplémentaire. Travailler dans un autre pays permet de véritablement s’intégrer dans la culture locale tout en découvrant des méthodes de travail différentes.
Le Maroc étant un pays relativement moderne et sécurisé, je n’ai pas eu besoin de beaucoup de préparation. De plus, entre ma sélection et le départ, tout est allé très vite... Et dès notre arrivée à l’aéroport, nous avons été prises en charge. Estelle est venue nous chercher, Nabil nous avait trouvé un logement temporaire… Nous avons été très bien accueillies.
Même si j’ai déjà eu la chance de voyager à l’étranger, ces séjours ne s’inscrivaient ni dans un cadre professionnel, ni sur du long terme. Ma première appréhension portait donc sur ma capacité d’adaptation à une culture que je ne connaissais pas du tout.
Aussi, il m’est arrivé d’avoir des retours négatifs sur certains services civiques (missions inintéressantes…). La description du poste étant floue, je m’inquiétais quant aux missions qui allaient m’être confiées.
Avec Manon, nous nous sommes très rapidement adaptées à la vie locale. Le fait de travailler avec des locaux et de vivre dans une ville très peu touristique nous a permis de nous intégrer facilement. Et les marocains sont tellement accueillants : aucune difficulté pour se faire des amis…
Un collègue nous avait trouvé un logement temporaire où nous sommes restées un mois, le temps d’effectuer des visites. La recherche passe principalement par les gardiens d’immeubles et Internet. Nous nous sommes baladées dans les rues, avons demandé si des appartements étaient disponibles : le reste s’est fait tout seul...
Au Maroc, et particulièrement à Oujda, le réseau de bus n’est pas efficient. Il est très difficile de trouver les arrêts, les horaires… Le principal mode de déplacement des habitants reste les petits taxis rouges, très pratiques et peu chers.
Les spécialités culinaires sont nombreuses au Maroc, difficile de ne pas se régaler… Pour autant, les restaurants traditionnels sont rares à Oujda. Mis à part Mati Mati et le National dans le centre-ville, vous trouverez principalement des snacks et autres pizzerias. Vous pourrez néanmoins vous rattraper avec les multiples boulangeries. Si la Brioche blanche près de l’Institut français est un endroit incontournable pour les pâtisseries marocaines, l’Ophéon est connu pour ses cheese-cakes et sa tarte au citron meringuée.
Pour les sorties, les parcs et cafés ne manquent pas à Oujda. La forêt, agréable pour une petite balade, est également toute proche. La mer se situe à une heure de route et est accessible en grand taxi (3€). Si vous n’avez que quelques heures, la piscine de l’hôtel Ibis est très agréable (10€). Dans la mesure du possible, nous partions le week-end avec Manon découvrir d’autres villes et régions du Maroc.
L’indemnité du service civique est suffisante pour vivre correctement au Maroc. Je paie 200€ de loyer par mois, ce qui est correct pour un appartement meublé dans notre quartier. Les fruits et légumes et l’ensemble des produits locaux sont très peu chers. Même si vous mangez souvent en extérieur, un budget de 200€ par mois me semble suffisant. Le reste me permet de découvrir le Maroc !
Même s’il n’est pas totalement terminé, ce séjour m’a beaucoup appris tant sur le plan professionnel qu’humain. Je pense rentrer en France grandie et avec de nouvelles compétences.
La gentillesse des personnes, mes collègues, le fait de prendre son temps, l’absence de stress, les jus orange-avocat, les hammams chaque semaine… : tout risque de me manquer.
Evidemment ! Je réfléchis d’ores et déjà à effectuer un autre volontariat après mon master.
Renseigne-toi bien sur la structure d’accueil, essaie de recueillir des retours d’expériences notamment si tu pars dans un pays loin de la France : tu t’engages quand même pour un minimum de 6 mois.